Le "Made in", un facteur à part entière de l'éthique.
Dans la quête d'une mode plus éthique, les marques sont confrontées à de véritables défis pour arriver à produire de façon responsable en respectant tous les maillons de la chaîne.
En dehors d'une fabrication Européenne en effet, difficile de garantir une production éthique. La principale raison est un contexte local défavorable. Un contexte local qui entretient les inégalités, qui exploite l'humain et détruit la planète. Une correlation que les ONG internationales ont bien compris. Elles qui réclament incessamment aux gouvernements Chinois, Bangladais et Thailandais des lois sociales et sanitaires pour encadrer le travail et limiter la pollution extême de l'industrie de la mode.
Produire éthique en dehors de l'Europe, une vraie question. Certaines marques y arrivent, en portant des projets de développement local, c'est le cas pour des marques qui valorisent un savoir-faire local, une ressource particulière. Ces marques mettent en place de vrais partenariats et traitent directement avec les artisans locaux, y créent même leurs propores usines avec des emplois générés et une rémunération décente.
Des marques de chaussures comme Veja, Panafrica ou encore Perús ont su trouver ce chemin et concilier production responsable et dynamique économique locale.
Mais dans la plupart des cas, l'aspect éthique ne s'inscrit pas dans les fondements de la marque. Produire dans les pays pauvres, c'est uniquement trouver une main d'oeuvre bon marché. Et donc accepter en fermant plus ou moins les yeux, les gros travers qui vont avec.
Certains consommateurs refusent purement et simplement de soutenir des marques de mode qui produisent en Asie (Chine, Thailande, Bangladesh). Peu importent les arguments, ils estiment que l'absence de lois sociales et de normes environnementales créent inévitablement des situations désastreuses.
Une position qui n'est pas vide de sens. Car le conte de fée de l'entreprise étrangère qui soutient seule une économie locale éthique est tentant mais utopique. Le développement d'une économie saine dans un pays vient avant tout de l'intérieur. Tant que le pays même ne protègera pas ses employés dans la rémunération ou dans les conditions de travail, tant que le niveau de vie ne permettra pas une conscience environnementale, toute bonne volonté extérieure sera vaine.
Et force est de constater que sur l'aspect humain et environemental, piliers de la mode éthique, il y a l'Europe avec ses normes, ses législations, ses avancées sociales et il y a le reste du monde...
Alice Roux - 22/04/2018